Une révolution douce s’opère dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal où le Directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), Momar Talla Seck, à l’issue d’une tournée économique à Fanaye et à Dodel. Il se dit persuadé de la possibilité de cultiver de grandes quantités de blé au Sénégal. Un défis qui, selon lui, peut être relevé à travers le partenariat public-privé.
Le blé a de belles perspectives au Sénégal. C’est ce qui est ressorti de la visite effectuée, samedi dernier, dans le Nord du pays, par Momar Talla Seck, Dg de l’Isra. Ainsi, il a insisté sur la nécessité pour les pouvoirs publics, des producteurs et les populations de mobiliser toutes les énergies en vue de réduire, dans un premier temps et à un seuil économiquement acceptable, les importations massives de blé.
Selon lui, cela coûte annuellement à notre pays 100 milliards de FCfa. De l’avis de M. Seck, l’objectif est de mettre définitivement fin aux importations annuelles de « 700 000 tonnes de blé ». D’après lui, toutes les conditions sont réunies dans la vallée pour produire les quantités de blé dont notre pays a besoin pour survivre. « Les expériences et autres essais constatés au niveau de la station de recherches agricoles de l’Isra, située à Fanaye et au niveau des champs de Dodel, ont été enrichissantes et fructueuses», a-t-il assuré.
Plaidant pour la mise en œuvre d’un programme national de production de blé, le Dg de l’Isra a précisé que ce défi peut être relevé à travers un partenariat public-privé. « Avec les huit variétés de blé (quatre tendres et quatre dures), mises en place et homologuées par l’Isra depuis 2020, et la volonté des multiplicateurs des semences pré-bases de très bonne qualité, l’objectif est à portée de main », a-t-il plaidé.
Seck a, par ailleurs, démontré la possibilité de faire un rapprochement entre la culture du blé et celle du riz. Selon lui, tout ce qui est fait pour le riz est faisable pour le blé. D’ailleurs, a-t-il dit, l’Isra a commencé à travailler sur le blé depuis 2008 ».
Dans le même sens, Dr Amadou Tidiane Sall, chercheur à l’Isra a déclaré que « les recherches effectuées par l’Isra ont permis de mettre en place des variétés de blé adaptées à nos conditions agro écologiques et qui résistent à la salinité et à la chaleur ».
Source: LE SOLEIL