Une nouvelle politique d’industrialisation du Sénégal 2021-2035 est en gestation. Un atelier de lancement du processus d’élaboration du projet et de partage de la note méthodologique a été organisé hier par le ministère du Développement industrielle et des Petites et moyennes industries (Pmi), en partenariat avec la coopération allemande, la Giz.
La pandémie du Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne imposent à des pays comme le Sénégal de se réajuster sur le plan économique, en mettant l’accent sur une nouvelle politique d’industrialisation. En partenariat avec la coopération allemande, la Giz, le ministère du Développement industrielle et des Petites et moyennes industries a entrepris un projet de loi d’orientation du secteur de l’industrie. «Nous initions un projet, un processus pour élaborer une loi. Je ne voudrais pas dire que la loi porterait sur ceci ou cela, mais ce qui est important, c’est qu’elle fera l’objet d’une coproduction, et ça va se faire sur la base d’un existant, et cet existant, c’est la nouvelle politique d’industrialisation du Sénégal 2021-2035. Le chef de l’Etat nous a demandé de proposer un projet de loi sur la base des axes qui sont validés de la nouvelle politique stratégique de l’industrialisation. Et ces axes-là, ils sont au nombre de quatre», a informé hier Adama Baye Racine Ndiaye, Secrétaire général du ministère du Développement industrielle et des Petites et moyennes industries (Pmi), lors d’un atelier de lancement du processus d’élaboration de la loi et de partage de la note méthodologique.
Ce projet de loi établi «sur la base des axes qui sont validés de la nouvelle politique stratégique de l’industrialisation», porte sur quatre axes dont le premier est «la transformation des ressources agricoles, sylvo-pastorales et halieutiques. C’est-à-dire tout ce qui est produit localement, par exemple l’anacarde, la mangue. Il faudrait promouvoir la transformation de ces produits-là ici au niveau local, la transformation industrielle». L’axe 2 de cette nouvelle politique porte sur «la transformation des ressources minérales et des hydrocarbures, car le Sénégal sera incessamment un pays producteur de pétrole et de gaz». «L’ambition, c’est de pouvoir à travers ces ressources, renforcer la transformation, de développer une industrie autour du pétrole et du gaz. Le troisième axe repose sur le développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée. Là, on n’a pas besoin d’épiloguer longtemps, parce que la pandémie du Covid-19 nous a fortement renseignés sur la nécessité de développer une industrie pharmaceutique ici. Le 4e axe porte sur tout ce qui est industrie d’assemblage, d’innovation, et qui va porter sur des projets aussi importants que le pari industriel automobile, avoir ici des usines d’assemblage et de montage de véhicules, et à terme, des usines de fabrication de véhicules», indique le Sg du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries (Pmi).
Ainsi considère-t-il que cet atelier est «un exercice extrêmement important pour l’industrialisation du Sénégal qui a enregistré des bonds qualitatifs». A preuve, M. Ndiaye souligne «le classement du Sénégal à la 7e place de l’Indice de l’industrialisation de l’Afrique» qui, selon lui, a été «publié par la Banque africaine de développement (Bad), l’Union africaine et l’Onudi, lors du Sommet de Niamey» ; consacrant «les efforts importants qui ont été déployés par le Sénégal pour promouvoir son industrialisation à travers notamment les projets phare que sont les plateformes industrielles, les agropoles…».
Le projet, selon lui, découle d’une instruction du Président Macky Sall qui, à la suite de la validation de la nouvelle politique stratégique d’industrialisation 2021-2035, a demandé au gouvernement de lui proposer une loi de promotion du secteur de l’industrie au Sénégal. L’objectif pour le Sénégal, est de bâtir une industrialisation forte pour booster son développement économique marqué par l’exploitation de son pétrole et de son gaz.
Mais, du côté du secteur privé national, les acteurs demandent une meilleure «protection des industries naissantes», si l’on sait que «64% des entreprises disparaissent avant la fin de leur quatrième année sous l’effet d’une trop forte exposition à la concurrence internationale». L’autre chose qu’ils réclament, c’est de voir les «groupes étrangers développer l’apprentissage en vue de garantir le transfert de technologie aux Pme locales». «L’accès au foncier reste la première contrainte à l’investissement», selon le secteur privé national qui souhaite que «la démarche de cette loi sur l’industrialisation puisse reposer sur un soutien parlementaire».
Source LE QUOTIDIEN