A l’occasion « du jeudi de l’investisseur» organisé, hier, au club des investisseurs sénégalais sis Ngor, l’accompagnement des entreprises formelles était, entre autres, une des questions phares qui ont fait l’objet des discussions entre les panélistes et le public. Le CIS, organisateur de cet évènement a centré la réflexion autour de l’instrument mis en place pour soutenir le secteur privé national.
L’État du Sénégal va accompagner 300 000 entreprises formelles. Cette déclaration a été faite hier par Ndeye Maquette Diouf, Directrice du Développement du secteur privé au Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération. Elle a par ailleurs évoqué la stratégie nationale de développement du secteur privé national en rapport avec le Pap2A (Plan d’Actions prioritaires ajusté et accéléré). Une stratégie qui dit-elle, a été faite dans une démarche participative en impliquant environ 500 entreprises.
Présent à cet évènement, Abdou Karim Fofana, Ministre en charge du Suivi du PSE trouve qu’il est nécessaire de mettre en place un secteur privé national fort pour mieux encourager l’investissement. A cet effet, il a magnifié cette rencontre qui, pour lui, est un bon cadre pour fructifier le dialogue entre le secteur privé et le public. « Le jeudi de l’investisseur est une bonne chose parce qu’il réunit les investisseurs qui mettent leurs argents dans la richesse du pays et l’Etat du Sénégal qui en a besoin. Mais ce qui mobilise le club des investissements, c’est le dialogue qui doit avoir entre le secteur privé et l’Etat pour que ce dernier puisse se rendre compte de leur difficulté afin les aider», a-t-il dit
A cet effet, le Ministre soutient qu’il y a le conseil présidentiel pour l’investissement. « C’est le lieu, dit-il, d’avoir ces échanges là pour régler ces choses. Le dialogue doit être permanant, il doit être co-constructif parce que ça permet, d’une part, à l’Etat d’avoir des informations sur le secteur privé et aussi les projets dans lequel le privé souhaite davantage avoir un accompagnent de l’Etat. Et autre part, ça permet aussi d’informer le secteur privé d’ajuster la relation de façon à ce qu’elle soit au bénéfice de l’économie », affirme Abdou Karim Fofana.
Lamine Lo, un des panélistes, et Directeur des Partenariats public-privé (Ppp) au Ministère de l’Économie, s’est quant à lui attardé sur les reformes des partenariats entre ces deux entités. « Le Sénégal a toujours réformé, nous aspirons aux changements. Parce que le changement dans les reformes sont des éléments moteurs. Nous avons un cadre de PPP (partenariat public privé) qui n’avait pas encore donné en termes de bilan et d’accompagnement, d’investissement public privé, le résultat escompté par l’Etat du Sénégal. Face au besoin, le plus important, nous avons l’obligation de réformer. La reforme dans le ppp (partenariat public privé) doit aller plus vite plus innovent pour pouvoir attirer le secteur privé », dit-il.
Lamine Lo a par ailleurs invité le secteur privé à prendre des parts dans des sociétés telles que la Sen’Eau, la Secaa S.A (concessionnaire de l’autoroute à péage). Il est dans sens entendu par Abdoulaye Ly, Directeur exécutif du club des investisseurs sénégalais qui soutient que le CIS « est déjà prêt à jouer sa partition dans les efforts nationaux visant à bâtir une économie porteuse de souveraineté » ; « Dans cet esprit, nous disposons déjà d’une diversité de spécialisations articulées avec les secteurs prioritaires définis par l’État dans la nouvelle stratégie, à savoir l’alimentation, la pharmacie, la construction, le tourisme et l’économie numérique », a-t-il souligné.
En plus, il a insisté sur la nécessité de consolider les acquis en mettant l’accent sur la disponibilité des facteurs de production dont le financement des Pme, le foncier ainsi que le renforcement de la célérité des procédures administratives, sans oublier l’accès à l’énergie. De même, il a annoncé que le Cis s’est déjà doté d’une société d’investissement devant constituer le principal véhicule de ses interventions dans une démarche gagnant-gagnant.
Au cours de cette rencontre, le mot import-substitution est plusieurs revenus dans les échanges. Il s’agit, explique M. Abdoulaye Ly, d’une attitude qui consiste, à ne pas autoriser l’importation de certains produits dans un pays afin d’encourager leur production au niveau local.
A cet effet, le Ministre informe que le Bureau opérationnel de suivi du Pse (Bos/Pse) a engagé une étude sur l’import substitution. « il y a des études sur le soutien de l’Etat permettant d’identifier les 100 produits les plus aptes à être produits au Sénégal exportés ou consommer localement. Cela, pour avoir, de plus en plus, une balance commerciale en notre faveur. Et cela l’Etat du Sénégal compte le faire avec le secteur privé national qui est mobilisé durant cette période durant laquelle il y a cette crise mondiale de l’inflation et beaucoup de restitution sur l’accessibilité des produits comme la céréale et les produits céréaliers », soutient Abdou Karim Fofana.
Pour rappel, le « jeudi de l’Investisseur» est évènement bimestriel qui est organisé à l’initiative du club des investisseurs sénégalais. Le concept de cet évènement majeur est de développer un cadre de dialogue adéquat entre le public et le privé. C’est d’ailleurs pour cette raison que le CIS a trouvé nécessaire d’inviter à chaque évènement de ce type, un acteur du public, comme un ministre, afin de faciliter les échanges entre les deux entités.
Ibrahima Minthe