La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a annoncé, jeudi, à Potou (Louga), le démarrage, dans les prochains jours, de la phase d’exploitation du marché d’intérêt national (MIN), lequel servira à expérimenter, cette année, le marché à terme.
“Le Marché d’intérêt national est disponible, et dans les prochains jours, il va démarrer. Et au niveau de ce marché, beaucoup de productions agricoles pourront être conservées. Le marché d’intérêt national couplé à la gare des gros porteurs, va servir de centre de groupage et permettre à tous ceux qui veulent s’approvisionner de s’y rendre”, a-t-elle expliqué.
Cette infrastructure sera mise à profit pour l’expérimentation, au cours de cette année, du marché à terme, a-t-elle indiqué lors d’une visite à Potou, une localité située à 35 km de la commune de Louga, dans le cadre d’une tournée de suivi de la commercialisation des productions agricoles.
Cette visite visait à recueillir et apporter des solutions aux difficultés rencontrées par les acteurs.
Avant d’arriver à Potou, la ministre et sa délégation s’étaient rendues d’abord à Thieppe (Kébemer), pour une rencontre avec les producteurs de cette localité.
Le Marché d’intérêt national, situé à Diamiadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, avait été inauguré en janvier 2019, par le chef de l’Etat, Macky Sall.
Il porte le nom de feu Mamadou Lamine Niang, ancien président de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, et est censé contribuer à booster le volume des exportations à travers une meilleure commercialisation des productions agricoles et horticoles.
D’une superficie de 24 ha, il comprend 137 magasins de 75 à 150m2, dont certains équipés de chambres froides, en plus d’un laboratoire phytosanitaire de “haute technologie” et d’une chambre froide commune de 750m2.
Il devrait générer au moins 250 emplois dans sa phase d’exploitation, 130 ayant été créés pendant sa construction.
Aminata Assome Diatta signale que le gouvernement a doté son ministère d’une ligne de financement de deux milliards de francs CFA pour la construction de chambres froides et de magasins de stockage.
“Nous y travaillons avec des privés, car nous voulons une gestion efficace des infrastructures”, a-t-elle expliqué.
Elle a rappelé que le ministère du Commerce a initié, l’année dernière, une étude sur les marchés à terme et souhaite s’appuyer sur le Marché d’intérêt national, pour son expérimentation, cette année.
“Les marchés à terme permettent aux producteurs de vendre leurs productions avant même le démarrage des activités de récolte. Les prix sont fixés, et à partir de ce moment, le commerçant peut acheter la production. Et c’est après que se fera la transaction physique. Une initiative qui va les encourager à produire et réduire les pertes post- récolte”, a-t-elle assuré.
Les marchés à terme, a poursuivi la ministre du Commerce, permettent aussi aux transformateurs et aux commerçants, de disposer de stocks à un prix bien déterminé.
Au cours des échanges à Thieppe et à Potou, les producteurs se sont plaints de la concurrence déloyale de l’agrobusiness sur le marché national. Ils demandent à l’Etat de les aider à trouver un moyen d’écouler leurs productions.
Aminata Assome Diatta a fait savoir aux producteurs, que des mesures ont été prises depuis le début de l’année, pour l’arrêt de l’importation de l’oignon.
Elle a aussi précisé que des discussions sont en cours avec certains opérateurs disposant d’infrastructures de stockage, pour leur retrait du marché national en attendant que les petits producteurs puissent vendre leurs productions.
“Il nous reste ceux qui n’ont pas ces infrastructures et là, nous n’avons pas encore trouvé de solutions. Nous continuons les discussions à ce niveau. Il nous faut trouver un juste milieu pour ne porter préjudice ni à l’un ni à l’autre”, a-t-elle soutenu.
Source: BusinessNewsAfrica