Le Sénégal, n’étant pas isolé du monde, est susceptible de souffrir des conséquences de la crise ukrainienne. Pour autant, l’Etat a pris des mesures pour éviter l’inflation. C’est en somme ce que la Direction du commerce intérieur (Dci) a tenu à affirmer hier. Le citoyen est appelé à dénoncer les commerçants fraudeurs.
Par Malick GAYE – Le Sénégal ne devrait pas souffrir de l’indisponibilité de certains produits alimentaires tels que le sucre, l’huile et le riz. Ce sont les assurances de la Direction du commerce intérieur. «On peut être fiers car l’essentiel des produits dont on a besoin sont disponibles sur le marché. Le riz, le sucre et l’huile sont disponibles. La tension est grande sur l’huile, car l’Indonésie, la Malaisie ont suspendu leur exportation. En Europe, il y a un rationnement de l’huile de tournesol. Cela veut dire que le dispositif mis en place est attractif pour nos commerçants qui ont rendu l’huile disponible pour le consommateur sénégalais», rassure Oumar Diallo. Le directeur du Commerce intérieur intervenait hier lors d’une conférence dont l’objectif était d’évaluer l’approvisionnement correct du marché et l’accessibilité des prix par rapport aux récentes baisses. «Malgré l’environnement de libéralisation, l’huile, le riz et le sucre dont les prix sont fixés par arrêté et on constate un respect des prix sur le marché. Sauf pour l’huile sur laquelle nous avons constaté une tension. Cela s’explique par le fait que les commerçants ont acheté l’huile à un prix supérieur au prix que nous avons fixé. Par effet de contamination, nous sentons qu’il n’y a pas une inflation sur les autres prix. Le simple fait d’avoir un arrêté de blocage des prix a influé sur les velléités de spéculation sur les autres prix», a expliqué le directeur du Commerce intérieur. Oumar Diallo a tenu à revenir sur le dispositif de contrôle des prix qui, jusqu’à présent, a réussi à éviter une inflation. «L’Etat ne peut pas mettre un dispositif de prix, renoncer à 67 milliards de francs Cfa de taxes et que les Sénégalais ne le ressentent pas. C’est pourquoi nous avons mis un dispositif de contrôle des prix. Il est présent sur 27 marchés de Dakar. 12 231 commerçants ont été contrôlés. 2130 infractions de pratiques de prix illicites sont constatées. Rien que sur le mois d’avril, 27 millions de francs Cfa d’amende ont été prononcés», a révélé le directeur du Commerce intérieur.
Et pour réussir à protéger le Sénégal des conséquences de la crise ukrainienne, la Dci invite les Sénégalais à jouer leur partition. Pour Oumar Diallo, le contrôle citoyen doit être fait par chaque consommateur. «Si l’Etat renonce à 67 milliards, c’est pour protéger la bourse des ménages. Il faut dénoncer les commerçants qui refusent d’appliquer les prix homologués. Il faut que le citoyen s’approprie ces décisions de l’Etat pour stabiliser les prix. Les services départementaux du commerce peuvent être saisis».
Source: Lequotidien