Le Sénégal invite tous les pays francophones à plaider pour le gaz comme énergie de transition, surtout pour les pays africains. Un plaidoyer porté hier par le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, lors du 3ème Sommet de la francophonie économique qui s’est ouvert ce mercredi à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Durant deux jours, les participants venus de plus 20 pays membres de l’organisation vont échanger sur les problématiques majeures, préoccupant les acteurs de développement. «Nous n’avons pas de problème sur l’arrêt du financement public pour la production de gaz ou de pétrole. Parce que le secteur privé finance largement la production», avance Amadou Hott. Un rappel sur la décision de certains grands pays d’arrêter le financement public du «gaz to power», mais également le financement de l’exploitation du gaz.
Toutefois, selon le ministre, «pour la conversion du gaz en électricité, nous avons encore besoin des financements des institutions multilatérales de développement telles que la Banque africaine de développement, la Banque mondiale ; et donc c’est un combat que le Sénégal mène et nous souhaitons que tous les pays francophones nous rejoignent». Il estime que ces pays ont encore besoin d’une transition d’une trentaine d’années, peut-être d’ici 2060, pour que les pays africains puissent continuer à utiliser le gaz. Surtout, dit-il, qu’il y a encore 650 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité. Amadou Hott a rappelé que tous ces efforts doivent s’accompagner de paix et de stabilité, tout en exhortant les pays à renforcer leur coopération dans ce sens.
Selon le Recteur de l’Université de Dakar, l’enjeu de cette rencontre de Dakar est de renforcer les échanges économiques entre les pays membres de la Francophonie, de renforcer la coopération interuniversitaire dans le domaine de la recherche, de la formation. «L’économie résiliente se caractérise par sa capacité à surmonter les chocs pour s’orienter vers des horizons positifs, c’est-à-dire restaurer, réarmer, reconstruire en permanence. La crise est inévitable, mais il faudra anticiper, limiter les pertes d’emplois et recréer les emplois perdus. La récession se fera donc moins sentir. La notion d’économie verte est de nos jours un concept très usité. Par économie verte, nous entendons une économie qui pollue moins et qui réduit la consommation d’énergie», note Amadou Aly Mbaye. Il ajoute : «La protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles deviennent dans cette perspective, des orientations essentielles. En arrière-plan de cette orientation se dessine la réconciliation entre l’Homme et la nature. L’impératif de la croissance sera renforcé par ce qu’on appelle un partenariat avec la terre et l’Homme sera beaucoup plus attentif aux questions de changements climatiques et à la problématique du développement durable.»
Source: BusinessNewsAfrica