Pour y arriver, il faut un assainissement budgétaire basé sur les recettes pour réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2024, le maintien de la stabilité macroéconomique, l’amélioration de la prestation des services publics, la suppression progressive des subventions à l’énergie, l’augmentation des investissements dans l’éducation et la protection sociale ainsi que l’accélération des réformes visant à surmonter les principales contraintes au développement du secteur privé.
Au terme de la mission, Mme Deléchat a fait la déclaration suivante :
« L’équipe du FMI a conclu un accord au niveau du personnel avec les autorités sénégalaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la quatrième revue au titre du PCI et la première revue des accords de financement à 18 mois au titre du SCF et du SBA. L’examen par le Conseil d’administration du FMI est provisoirement prévu pour janvier 2022. À l’issue de l’examen du Conseil d’administration, le Sénégal aurait accès à 129,4 millions de DTS (équivalant à environ 180 millions de dollars EU), ce qui porte le soutien financier total du FMI aux accords SCF et SBA. à 258,8 millions de DTS (environ 360 millions de dollars EU).
« Le rebond économique du Sénégal jusqu’en septembre 2021 a été plus fort que prévu, alors même que le pays faisait face à une troisième vague de pandémie au troisième trimestre, grâce à une solide production industrielle et de services et à un soutien politique continu. La croissance du PIB pour 2021 est révisée à la hausse de 3 ½ à 5 %. L’inflation moyenne est projetée à 2 ½ pour cent, reflétant en grande partie les prix élevés des denrées alimentaires. L’exécution du budget jusqu’en septembre était globalement conforme au budget 2021 révisé. Les autorités ont adopté un deuxième budget supplémentaire pour intégrer notamment les dépenses liées à l’allocation des DTS et des besoins de subventions énergétiques plus élevés. Concernant les dépenses liées aux DTS, ils ont décidé de consacrer les deux tiers de l’allocation en 2021 aux obligations non respectées, au secteur de la santé, à la production nationale de vaccins, et des transferts monétaires supplémentaires aux ménages vulnérables. Ces dépenses prioritaires exceptionnelles porteront le déficit budgétaire de 2021 à 6,3% du PIB.
« Les performances du programme sont restées satisfaisantes. Tous les critères de réalisation et objectifs indicatifs à fin juin 2021 sauf un ont été atteints. La part des marchés à fournisseur unique a dépassé le plafond du programme. Sur le plan structurel, six des huit repères structurels ont été atteints. Les autorités ont également progressé dans leur engagement en matière de responsabilité et de transparence concernant les dépenses liées au Covid-19 2020. Le rapport du comité de suivi du Fonds Force COVID-19 est maintenant disponible en ligne. Le rapport sur les procédures de passation des marchés liés aux dépenses liées au COVID-19 par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) sera publié d’ici la mi-décembre. Le rapport spécial de la Cour des comptes avance et devrait désormais être publié fin mars 2022.
« Les perspectives à moyen terme du Sénégal sont favorables, mais l’incertitude reste élevée et les risques sont orientés à la baisse. La croissance du PIB devrait s’accélérer pour atteindre 5 ½ % en 2022 et culminer à environ 10 % en 2023-24 avec le début de la production de pétrole et de gaz avant de se stabiliser à environ 6 % à moyen terme. Le projet de budget 2022 se concentre sur l’expansion des dépenses sociales prioritaires et vise un déficit de 4,8 % du PIB. Pour contenir les vulnérabilités croissantes de la dette, l’équipe du FMI a souligné l’importance de stimuler la mobilisation des recettes intérieures grâce à la mise en œuvre résolue de la stratégie de recettes à moyen terme, en maîtrisant les subventions aux carburants et à l’électricité,
« L’équipe du FMI a salué les efforts continus des autorités pour renforcer les filets de sécurité sociale, notamment en institutionnalisant le régime de protection sociale et en élargissant le registre des bénéficiaires. Il a encouragé les autorités à adopter les paiements numériques, plus fiables et plus rapides, pour le programme de transfert d’argent. Les autorités prévoient également de favoriser le développement du secteur privé, notamment en facilitant l’accès à une électricité bon marché et fiable tout en promouvant une énergie plus verte, en facilitant l’accès au crédit et à la terre, en améliorant la fourniture de services publics grâce à la numérisation et en réduisant l’inadéquation des compétences sur le marché du travail. Ils envisagent un soutien sectoriel pour promouvoir l’industrialisation et la création d’emplois, par le biais de la production nationale d’aliments de base et de produits pharmaceutiques. Il sera important qu’un tel soutien soit bien ciblé, transparent quant aux objectifs et à la portée, et régulièrement évalué en termes de coûts et d’avantages pour relever les défis opérationnels. Enfin, les autorités redoublent d’efforts pour aligner le cadre de LBC/FT sur les normes internationales.
« L’équipe du FMI souhaite remercier les autorités pour leur étroite coopération et leurs franches discussions. L’équipe a rencontré son Excellence le président Macky Sall; Ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo ; Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale Amadou Hott ; Gouverneur de la BCEAO Tiémoko Meyliet Koné ; Premier Président de la Cour des Comptes Mamadou Faye ; Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics Saër Niang ; et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement et de la BCEAO. Le personnel a également eu des discussions productives avec des partenaires de développement et des représentants du secteur privé ainsi que de la société civile.
Source : Equonet