L’utilisation des antibiotiques dans le secteur de l’élevage est passée de 11 tonnes en 2015 à 33 tonnes en 2021, soit une hausse de plus de 20 tonnes.
Selon la direction des Services vétérinaires, cette évolution de l’utilisation des antimicrobiens nécessite une prise de consciente quant à l’utilisation prudente, responsable et rationnelle afin d’éviter le développement de bactéries multirésistants. «La résistance antimicrobienne constitue une menace pour la santé animale, pour la santé publique et pour l’environnement et par conséquent une préoccupation mondiale», a expliqué Dr. Malick Tine au nom du directeur des Services vétérinaires. Il s’exprimait hier u lancement officiel de la tripartite Fonds Fao-Oms-Oie (Fondes Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la Santé et l’Organisation internationale de la santé animale) pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
Ces agents antimicrobiens sont utilisés à des fins thérapeutiques en médecine vétérinaire dans le but d’améliorer la santé animale, favoriser le développement des productions animales et accroître la productivité du cheptel afin de faire face aux défis représentés par la demande croissante en produits animaux, entraînée par l’accroissement de la population.
Naturellement, les conséquences d’une utilisation abusive des antimicrobiens sont nombreuses et néfastes aussi bien pour la santé animale que sur celle humaine. «L’utilisation excessive des antibiotiques chez les animaux peut entrainer le défaut de résidus dans les denrées si les humains le consomment, finalement cette résistance est transmise à l’homme. Du coup, la personne peut être malade, bien qu’elle se traite avec les bonnes molécules, ces dernières ne parviendront pas à la guérir parce que son organisme est déjà sensibilisé contre ces antibiotiques qu’elle a consommé à travers soient: l’œuf, la viande, le lait», alerte Moutar Seydi, chef de bureau de la Pharmacie vétérinaire au ministère de l’Elevage et des productions animales, par ailleurs point focal pour les produits vétérinaire pour le compte de l’Oie. Le vétérinaire invite à une prise de conscience globale sur cette problématique. «Sensibiliser les populations sur l’utilisation de ces antibiotiques, éviter l’automédication», a-t-il appelé.
Le projet tripartite Fao-Oms-Oie est financé par Multiparteners Trust Funds (Mptf) à hauteur d’un million de dollars pour deux ans (2022-2024). Il vise la gestion des antimicrobiens, la lutter contre la résistance aux antimicrobiens chez l’homme, chez l’animal et dans l’environnement.
«Ce fonds fiduciaire multipartenaires Fao, Oms, Oie pour la résistance aux antimicrobiens vient à son heure. Il permettra une meilleure mise en œuvre des activités par la Ram afin d’améliorer le sort du pays dans le domaine de la résistance aux antimicrobiens en direction de la prochaine évaluation du règlement sanitaire international», a souligné Dr. Malick Tine.
Les deux objectifs visés par le projet sont: améliorer les bases de données actuelles et représentatives sur la résistance aux antimicrobiens, mais aussi améliorer la compréhension des risques liés en Ram et les réponses adéquates par les groupes cibles.
Source: Lequotidien