La Banque africaine de développement (BAD) déclare avoir obtenu au moins 21 milliards de dollars US pour financer des projets d’infrastructures sur le continent.
Il s’agit d’une autoroute transnationale reliant Lagos à la capitale ivoirienne, Abidjan, une voie ferrée moderne qui reliera la Tanzanie au Congo RDC via le Rwanda et le Burundi. Mais aussi des investissements dans la fabrication de vaccins et de produits pharmaceutiques en Afrique.
Le président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina, a également déclaré qu’au moins 100 milliards de dollars US sont nécessaires pour financer la reprise économique de l’Afrique après le Covid-19.
Il s’est entretenu, à Abidjan, avec Zawadi Mudibo, de la BBC.
Pour le forum sur l’investissement, qui devait se tenir début décembre, vous avez mentionné 3 projets clés : l’autoroute transnationale qui ira d’Abidjan à Lagos…
Cette autoroute représentera plus de 75 % de tous les échanges de biens et services dans cette région. Elle est donc très, très importante. Il s’agit d’une transaction de 15 milliards de dollars US… Et nous allons la réaliser dans le cadre d’un partenariat public-privé, afin de ne pas endetter les pays…
Vous avez parlé du chemin de fer qui va relier la Tanzanie au Burundi en passant par le Rwanda et la RDC…
Cet investissement sera de 3,1 milliards de dollars US, et cette autoroute sera probablement de plus de 548 kilomètres. Nous avons déjà des investisseurs privés, qui vont mettre des fonds propres pour la développer. Nous avons des investisseurs sud-africains et des investisseurs allemands, qui sont prêts à financer l’ensemble du projet.
Vous avez d’investissements à faire par la BAD dans la fabrication de vaccins. Quand est-ce que ces projets vont démarrer ?
Il y en a un qui s’appelle Dawa Pharmaciticals. Il s’agit d’une société basée au Kenya. Elle va investir dans la fabrication de vaccins en Afrique… On à la recherche d’investissements importants. Il y a beaucoup d’enthousiasme, étant donné ce que nous avons dit sur le Covid-19 et la nécessité pour l’Afrique de fabriquer ses propres vaccins… Il y a un autre projet appelé Mobi-health, qui consiste à avoir des centres de santé mobiles à travers l’Afrique, afin que vous puissiez utiliser la technologie numérique pour accéder aux soins médicaux… Puis il y a une autre installation importante – pour mettre en place des centres médicaux d’oncologie de classe mondiale en Afrique. Comme vous le savez, le cancer fait des ravages dans de nombreuses régions d’Afrique, mais il est très important de disposer d’installations de diagnostic et de traitement adaptées à la génomique des Africains.
En août de cette année, le Fonds monétaire international a annoncé l’octroi de 650 milliards de dollars US en droits de tirage spéciaux (DTS). Et je crois savoir qu’environ 34 milliards de dollars sont accessibles aux pays africains. Est-ce suffisant ?
L’Afrique aura besoin d’au moins 100 milliards de dollars de ces DTS, mais cela signifie que les pays en développement doivent les réaffecter d’abord aux pays en développement, et je pense que cette décision a été prise par les pays du G7, ce qui est une bonne décision.
Quels sont les programmes qui, selon vous, ont un impact sur les communautés en ce qui concerne la production agricole ?
La Banque africaine de développement a lancé ce que nous appelons des zones spéciales de traitement agro-industriel, qui seront proches des agriculteurs mais uniquement pour l’agro-industrialisation. Elles disposeront de la logistique, des installations de stockage, de l’irrigation, des routes, des entreprises privées (entreprises agroalimentaires) situées dans ces zones, qui achèteront, transformeront et exporteront des produits de base à partir de ces zones – des produits finis et non des matières premières – et cela aidera les économies africaines à changer structurellement et à être compétitives au niveau régional, mais aussi mondial. Voilà donc quelques-unes des actions que nous menons à la banque.
Nous avons beaucoup parlé des raisons pour lesquelles l’Afrique a besoin de plus de fonds et des projets qui doivent être discutés…
Aujourd’hui, seuls deux pays africains ont ce que vous appelez une stratégie à long terme sur la façon de décarboniser leur économie et de la rendre plus résiliente. Il s’agit du Bénin et de l’Afrique du Sud. Et je veux donc m’assurer qu’ils ont accès aux ressources, afin que tous les pays africains aient leurs stratégies à long terme pour y parvenir.
Source : BBC