L’Africa Investment Forum organise le mois prochain par visioconférence, des sessions en boardrooms (salles de transactions), une des composantes clés de l’initiative, ont annoncé jeudi ses représentants. L’événement avait connu un report l’année dernière.
Les sessions en boardrooms se tiendront du 15 au 17 mars prochain, pour des discussions visant à faire avancer les transactions dans le pipeline depuis 2021. La troisième édition de l’Africa Investment Forum devait se tenir en format hybride à Abidjan en décembre 2021, mais a été reportée en raison de l’émergence du variant Omicron du Covid-19. Quarante-cinq transactions d’une valeur de 57,4 milliards de dollars ont été sélectionnées pour les discussions en boardrooms.
L’annonce de l’événement du mois de mars a été faite suite à une réunion des partenaires fondateurs d’Africa Investment Forum, une plateforme multipartite et multidisciplinaire qui fait avancer des projets de partenariat public-privé et privé jusqu’au stade de la bancabilité, en mobilisant des capitaux et en accélérant les ententes vers le bouclage financier des transactions.
Lors d’une session publique, l’Africa Investment Forum a fait le point sur les progrès accomplis et a présenté en avant-première cinq transactions. Parmi ces transactions figurent notamment un investissement pour développer plus de 220 kilomètres de lignes de transmission électriques dans le cadre d’un accord de partenariat public-privé à long terme, un projet dont l’objectif sur dix ans, est de déployer une infrastructure à haut débit pour plus de 800 000 clients résidentiels et des petites entreprises, et un projet de création de centre biomédical et pharmaceutique.
Les 45 transactions qui seront examinées en boardrooms recèlent un potentiel total de 3,8 millions d’emplois, à la fois directs et indirects dont un million destiné aux femmes et entrepreneures africaines, et un autre million aux jeunes.
À l’issue de la présentation, la directrice d’Africa Investment Forum, Chinelo Anohu (photo), a déclaré : « Il y a un engagement énergique à faire avancer l’Africa Investment Forum ». Elle a ajouté qu’au-delà de favoriser les investissements, Africa Investment Forum s’emploie à promouvoir un environnement favorable aux affaires dans les pays africains. « Les bonnes politiques font les bons investissements », a-t-elle souligné.
Parmi les 160 participants à la réunion, qui représentaient des investisseurs et des organismes de préparation de projets, figuraient Sarah Whitten, de l’Agence américaine pour le commerce et le développement, Preeti Sinha, secrétaire exécutive du Fonds d’équipement des Nations unies et Omar Ezzat, du Centre de coopération multilatérale pour le financement du développement.
Cette présentation s’inscrivait dans le cadre d’une réunion de deux jours des partenaires fondateurs de l’Africa Investment Forum. Les dirigeants des partenaires fondateurs se sont réunis un peu plus tôt jeudi, pour discuter des avancées et des domaines stratégiques à privilégier pour l’année à venir. Les huit partenaires fondateurs sont : la Banque africaine de développement, qui héberge également l’Africa Investment Forum, Africa 50, Africa Finance Corporation, la Banque africaine d’import-export, la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe, la Banque européenne d’investissement ; et la Banque islamique de développement.
Le président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, a souligné l’importance de donner la priorité à la sécurité et à la souveraineté de l’Afrique en matière de soins de santé, en s’appuyant sur trois piliers : la construction d’infrastructures de santé de qualité, le développement de l’industrie pharmaceutique du continent et l’augmentation de la capacité de fabrication de vaccins.
Dr Adesina a déclaré qu’il espérait voir un grand nombre des partenaires fondateurs de l’Africa Investment Forum jouer un rôle dans l’Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique, une initiative de la Banque africaine de développement, de la Banque africaine d’import-export, de la Commission de l’Union africaine et de l’AUDA-NEPAD. Ce partenariat, qui a été annoncé le 18 février lors du sommet Union européenne‑Union africaine, permettra de lever jusqu’à 500 millions de dollars de capitaux pour le développement et la préparation de projets à un stade précoce, afin de catalyser des projets d’infrastructure bancables plus écologiques et à grande échelle, et rapidement.
Le président de la Banque africaine de développement a salué les dirigeants des institutions partenaires pour s’être réunis rapidement en 2020 afin d’apporter une réponse unifiée à la pandémie de Covid-19, qui avait été annoncée lors de la dernière réunion des partenaires fondateurs.
« À l’avenir, nous devons collaborer plus étroitement pour accélérer le rythme des investissements dans les infrastructures », a insisté Dr Adesina.
Alain Ebobissé, dirigeant d’Africa 50, a fait état d’une accélération de la fuite des capitaux pendant la pandémie et a réitéré la nécessité de dynamiser la mobilisation des ressources domestiques.
Parmi les autres sujets de discussion, figurait le rôle de la Zone de libre‑échange continentale africaine dans le développement des marchés régionaux et la transition énergétique de l’Afrique.
L’Africa Investment Forum a bouclé 10 transactions pour une valeur de 3,1 milliards de dollars et compte actuellement en portefeuille 136 transactions pour une valeur totale de 87,52 milliards de dollars.
Source: Agence Ecofin