La construction du Stade Léopold Senghor avait été suivie par des accords de pêche avec la Chine, pays qui a construit l’ouvrage. Aujourd’hui, juste après l’inauguration du Stade Abdoulaye Wade par les Turcs, le Sénégal annonce des accords de pêche avec ces derniers. Les pêcheurs artisanaux craignent d’en faire les frais comme à l’époque.
La construction du Stade Léopold Senghor, ex-Amitié, avait été suivie d’un accord de pêche entre la Chine, pays ayant réalisé l’infrastructure, et le Sénégal. L’inauguration du Stade Abdoulaye Wade et, dans la foulée, la signature de six accords avec la Turquie dont un dans le secteur de la pêche, suscitent donc des craintes auprès des pêcheurs artisanaux. En réunion lundi au quai de pêche de Rufisque, les membres du cadre de concertation des acteurs de la pêche artisanale au Sénégal, ont sonné l’alerte sur la question. «L’inauguration du Stade Abdoulaye Wade a coïncidé avec la signature, par notre ministre de tutelle, d’accords de pêche avec la Turquie. Maintenant, le syndrome du Stade Léopold Sédar Senghor est là, vivant, dans nos mémoires. Il a été la cause de désastres dans le secteur de la pêche, la pêche artisanale en particulier», a indiqué Abdoulaye Ndiaye, Sg adjoint de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas).
«Ce sont des accords dont nous ne connaissons rien du contenu, alors que c’est de notre secteur d’activité qu’il s’agit. Ce qui nous fait peur, c’est qu’avec le Stade Léopold Senghor, des accords avait été signés avec la Chine et les conséquences sont connues de tous», a insisté Mor Mbengue, autre membre du cadre de concertation. «Nous avons le droit d’être informés sur le contenu de cet accord», a poursuivi M. Mbengue.
Les membres du cadre de concertation sont revenus sur les problèmes que rencontre le secteur de la pêche artisanale. «Nous traversons un moment très dur, avec la rareté des ressources qui se fait sentir pour toute la population», a indiqué Abdoulaye Ndiaye, déplorant un déphasage entre les orientations du ministère de tutelle et les aspirations des acteurs du cadre de concertation. «On a interpellé le ministre sur plusieurs phases, on a eu des rencontres avec lui, mais rien n’y fait. Il refuse de nous donner le listing des bateaux qui sont dans nos eaux», s’est désolé M. Ndiaye, affirmant que la présence des nombreux bateaux dans les eaux sénégalaises, est à l’origine de la rareté de la ressource. Pour Mor Mbengue, le Conseil présidentiel annoncé par le président de la République, est un rendez-vous souhaité et vivement espéré par le cadre de concertation pour résoudre les problèmes du secteur. «L’annonce d’un Conseil présidentiel sur la pêche a été faite il y a un an. C’est une rencontre que nous attendons car notre interlocuteur n’est plus le ministre mais le président de la République, qui peut apporter des réponses appropriées sur la crise que vit notre secteur», a-t-il dit.
Source: Lequotidien