Des cartes de fertilité des sols ont été remises officiellement aux producteurs sénégalais pour une utilisation plus efficiente des engrais ; cela, afin d’augmenter la production agricole. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Feed the future Dundël suuf financé par Usaid, qui intervient dans cinq zones agro-écologiques.
Alors que le niveau de fertilité varie selon les sols sur l’étendue du territoire, les producteurs eux, utilisent les mêmes engrais partout. Pour mettre fin au recours tous azimuts d’engrais, le Centre international pour le développement des engrais (Ifdc) a mis en place de nouvelles formules d’engrais en élaborant une cartographie des sols agricoles, selon leur teneur en nutriment et les besoins des spéculations. Au total, 16 cartes de fertilité mettant à jour les connaissances des principales caractéristiques physiques et chimiques de nos sols agricoles, ont été élaborées et distribuées hier.
«L’intérêt pour les producteurs avec ces cartes de fertilité, c’est de pouvoir se situer par rapport aux besoins de la spéculation qu’ils cultivent et du niveau de fertilité du sol», explique la Coordonnatrice nationale du projet Dundël suuf Usaid Sénégal, à la cérémonie de remise des cartes de fertilité des sols. «C’est un important acquis pour les producteurs qui pourront se situer et se passer ultérieurement des formules d’engrais passe-partout», insiste Mbène Dièye Faye, par ailleurs agro-économiste.
Cependant, la carte de fertilité n’est qu’une étape. Il reste, d’après Bocar Diagana, représentant d’Ifdc, «la validation de nouvelles formules de fertilisation corrigeant les carences de nos sols, répondant aux besoins de nutrition de nos principales cultures et surtout disponibles et accessibles à nos vaillants producteurs». Les autres étapes porteront sur le développement de nouvelles formules d’engrais pour répondre aux besoins qui ont été identifiés et leur test au niveau des stations de recherche.
Dans un contexte de désolation climatique, l’Ifdc et ses partenaires souhaitent nourrir sainement le monde avec des fertilisants minéraux et organiques associés à de bonnes pratiques, pour tirer le maximum de profit des semences de qualité disponibles et susceptibles de donner des gains durables de rendement.
Les cartes qui vont permettre une utilisation d’engrais correspondant à la zone agro-écologique et à la spéculation, viennent répondre à une préoccupation majeure liée à l’augmentation durable de la productivité agricole, grâce à une meilleure utilisation des engrais.
Le projet d’Ifdc intervient dans cinq zones agro-écologiques, notamment la vallée du fleuve Sénégal, le bassin arachidier, la Casamance, les Niayes et le Sénégal oriental.
«Les défis liés à la répartition spatiale et temporelle des précipitations, la dégradation des terres, la baisse de la fertilité des sols, l’utilisation inappropriée des engrains, aussi bien en formule et dose recommandées qu’en méthodes d’application, nous interpellent encore», a rappelé Pr Moussa Baldé, ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, qui a présidé la remise officielle des cartes de fertilité des sols.
Ce projet a trois composantes majeures. La première porte sur la cartographie de la fertilité des sols et le développement de nouvelles formules d’engrais pour répondre aux besoins issus de la cartographie. La deuxième, elle, sur la mise à l’échelle des technologies déjà éprouvées telles que la microdose, le placement profond de l’urée, et aussi sur les tests et la diffusion des nouvelles formules d’engrais qui seront issues de la cartographie de la fertilité des sols. La troisième composante concerne l’environnement politique des engrais au Sénégal, de la production à l’utilisation, en harmonie avec le cadre défini par la Cedeao.
D’une durée de cinq ans (2018-2023), le projet s’inscrit dans la stratégie globale en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle du gouvernement américain, intitulée Feed the future ou Nourrir l’avenir.
Source: Lequotidien