Sur des terres inutilisées depuis plus de vingt ans, Jord lance un projet de bioénergie qui combine réhabilitation foncière, emploi rural et production locale de carburants propres, au cœur de la stratégie climatique du Sénégal.
L’entreprise suédoise Jord AB a obtenu l’allocation officielle de 300 hectares de terres dans la commune de Sakar au sud du Sénégal, pour développer un projet de biocombustible solide à grande échelle. L’attribution, confirmée en mai 2025, constitue la première étape d’un programme plus vaste prévoyant jusqu’à 1000 hectares, avec 700 hectares supplémentaires attendus.
Resté inutilisé depuis plus de vingt ans, le terrain est situé entre les villages de Dassilamé et Taïba-Bodiancounda, dans la région de Sédhiou. Jord Africa prévoit d’y produire environ 50 000 tonnes de biocombustible solide par an. Ce volume contribuera directement à l’objectif du Sénégal d’atteindre 40% d’énergies renouvelables dans son mix d’ici 2030, conformément à sa stratégie nationale.
« Nous avons accueilli le projet Jord avec beaucoup d’espoir ici dans la municipalité de Sakar. Dès le début, la communauté a été très satisfaite des informations partagées et du protocole établi. Cette initiative va non seulement accroître la valeur de nos terres, mais aussi contribuer de manière significative au développement socio-économique de notre municipalité. Son impact se fera sentir dans les domaines de l’éducation, des soins de santé et du bien-être général. Nous sommes convaincus qu’elle apportera un changement durable dans la vie quotidienne de nos concitoyens » a commenté Kemo Drame, le maire de Sakar.
L’économie de la commune qui regroupe 32 villages et environ 18 000 habitants, repose essentiellement sur l’agriculture. Ce projet marque ainsi une première dans la région en matière de production industrielle de bioénergie. Jord s’appuie sur une expérience réussie en République dominicaine et ambitionne d’installer au Sénégal une plateforme stratégique capable de répondre à la demande croissante de carburants bas carbone en Europe, où selon lui les importations de granulés de bois ont dépassé 30 millions de tonnes en 2024.
L’initiative pourrait structurer une nouvelle filière locale de biocombustibles solides, tout en positionnant le Sénégal comme un acteur régional de la transition énergétique et du marché international des carburants renouvelables.
Abdoullah Diop
Source: Agence EcoFin